12 janvier 2009
France Culture - Comme au théâtre
Jean la chance
Le théâtre est le lieu des paradoxes : on y vient pour s’y retrouver en s’oubliant, pour s’y distraire en pleurant et pour y prendre la mesure du monde en restant acagnardé dans son fauteuil. C’est dire qu’il n’y a théâtre que s’il peut tabler sur un fonds d’imagination chez le spectateur. Imagination, mixte
d’égocentrisme assumé et de disponibilité à tout ce qui n’est pas soi ; réserve d’invisible que le visible de la scène révèle ».
La citation que je viens de lire est de Michel Corvin, invité de Comme au théâtre ce soir pour parler de l’évènement principal de cette rentrée 2009 : la quatrième édition du Dictionnaire encyclopédique du théâtre à travers le monde, aux éditions Bordas. Nous consacrerons donc la majeure partie de l’émission à cette parution en compagnie de Michel Corvin que nous retrouverons aux alentours de 21 h 18.
Encadrant de près cette intervention, deux spectacles seront à l’affiche de Comme au théâtre. Le premier est l’un des plus réussis de la reprise de janvier. Il faut dire que les spectacles se suivent et se ressemblent fort ces temps ci : tous médiocres, tous saisis par une morosité esthétique frileuse, des spectacles ni exaltants ni imaginatifs. Bref, on s’ennuie ferme en ce moment dans les salles. Sauf, ça tombe bien, au théâtre de la Bastille où François Orsoni propose une mise en scène vivante et un peu aventureuse de Jean La Chance, pièce de Brecht, dont il est venu nous parler en compagnie de l’actrice qui fait parler d’elle, de plus en plus : Clotilde Hesme.
Joëlle Gayot