Texte Luigi Pirandello d’aprés La Morsa (traduction française Jean-Pierre Pancrazi)
Mise en scène François Orsoni 
Dramaturgie Muriel Ryngaert

Lumières Jean Luc Chanonat
Décor David Bersanetti
Collaboration artistique Nasser Martin-Gousset 
Vidéo Huma Rosentalski

Avec Monique Hermant Bosson, Caroline Ducey, François Orsoni et Thierry de Peretti

Co-production CTC, Ville d’Aiacciu, Ollandini Voyages, CCAS

Création au théâtre Kallisté, Ajaccio, novembre 2002


À PROPOS

La Morsa de Luigi Pirandello, est une étreinte. Fugace et fatale. L’histoire d’une étreinte, un effleurement à peine, un geste si léger qu’il traîne avec lui pourtant le poids du monde et s’inscrit de manière indélébile dans la mémoire de ceux qui y ont assisté. La Morsa que justement nous avons traduit par l’étreinte alors que les premières traductions du texte proposaient l’étau, annonce la fulgurance d’une histoire qui aurait pu être banale mais qui cesse de l’être dès lors que de cet enserrement, cette morsure, cette rencontre de deux corps naît un crime. La vie que Pirandello amène au théâtre est celle de Girgenti en Sicile. Celle d’une petite ville insulaire, microcosme aride et violent des comportements humains, caisse de résonance idéale pour une pièce s’articulant autour d’un adultère. On sait de la Sicile les mêmes histoires que celles de la Corse. De la Sicile à la Corse, les histoires sont les mêmes, les rumeurs circulent, les veuves sont en noir, les femmes à la maison, les préfets s’arrogent des pouvoirs, les masques sont façades et les palais tombent en ruine, l’orgueil s’affiche, la mafia gronde, la justice est populaire, les passions se transforment en actes criminels. Des idées reçues, peut-être, mais des fantasmatiques qui sont encore sans doute largement véhiculées. J’ai tenté d’adhérer à la structure pirandellienne avec une spécificité identitaire, celle de la Corse qui dialogue avec l’identité sicilienne, un imaginaire archaïque commun. C’est évidemment la morale chrétienne que démonte Pirandello et un sens exacerbé de l’honneur que ces territoires méditerranéens véhiculent. Ici parfois on se tue à force de trop se taire.


Diffusion

Théâtre municipal de Bastia, février 2003
Création à Ajaccio, au théâtre Kallisté, novembre 2002


PHOTOS